Ma position sur le thème de l'agri-viticulture

L’agriculture est prise dans les tourments d’une économie mondiale en plein bouleversement, subit de plein fouet le changement climatique, dépend d’une géopolitique instable et souffre de la difficile organisation de la relève ou encore doit repenser la gestion de la main d’œuvre permanente et saisonnière

Voici les constats issus des rencontres que j’ai réalisées auprès des acteurs du monde de l’agriculture dans la 3ème circonscription, dans toute leur diversité.

Dans mon projet, l’agriculture est le sujet central. Elle est le point de départ de mon engagement et c’est également au cœur de ma fonction d'élue municipale. Je n’ai pas attendu le 1er tour des élections législatives pour mener la réflexion et cela montre la motivation et la sincérité de ma démarche : l’agriculture - avec notre rapport à la terre - est le lieu du temps long et de l’innovation qui doit servir d’exemple pour toutes les industries. C’est le sens de ma campagne ! 

L’évolution du climat change la donne. L’eau est au centre de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain. Sans eau pas d’agriculture car le moindre degré Celsius coûte cher. Fait nouveau et point de repère : la vigne est aujourd’hui peu irriguée, de l’ordre de 6% des surfaces dans la circonscription. Les dômes de chaleur et plus globalement l’augmentation des températures due aux gaz à effet de serre impose l’irrigation de toutes les cultures. 60% des surfaces viticoles sont d’ailleurs déjà irriguées dans le monde… Il va falloir s’adapter mais à quel prix et comment ?!

Le contexte de la 3ème circonscription est favorable, puisque le Rhône offre les capacités pour répondre à ces nouvelles exigences climatiques. Un premier projet d’irrigation a d’ailleurs récemment vu le jour : 9600 hectares ont été cartographiés, les agriculteurs se sont organisés et fédérés. Pour la phase d’études, les acteurs sont en ordre de marche, reste à maintenir la mobilisation de tous et la capacité à fédérer sur la durée : c’est le rôle du parlementaire que de créer du lien, c’est le rôle que je souhaite endosser. 

Ce projet d’irrigation démontre la nouvelle place du politique, garant d’un partage équitable et arbitrant la priorisation des ressources. Il facilite et accompagne ainsi le passage du stade de projet d’irrigation au déploiement des asperseurs. Il s’engage dans le temps long. Sans conviction rien n’est possible ! 

Ce projet, issu d’un constat partagé, est le parfait exemple d’action répondant utilement à l’évolution du climat avec des moyens raisonnés et fédérés. Le contexte n’est cependant pas facile… 

L’agribashing est tenace et organisé. Il est dévastateur, dans une période où les nouvelles vocations sont nécessaires pour assurer la relève. Le nombre d’exploitations sans repreneur est croissant. Les installations de nouveaux agriculteurs sont peu nombreuses et difficiles. Comment inverser cette tendance lorsque le soutien ne s’appuie que sur un modèle de subventions indexées sur le prévisionnel? L’agriculteur ne maîtrise pas encore le dérèglement climatique et n’a pas le souhait ni le temps de répondre aux attaques incessantes de détracteurs : ce n’est pas son métier.

Je crois que le modèle de subvention doit être soutenu, mais revu pour envisager l’agriculture avec des comptes de résultats au vert : c’est un métier rémunérateur si l’on s’en donne les moyens, si la passion est là, et s’il l’on ne guette pas les subventions comme une fin en soi, un moyen de réussir...

La bonne bouffe dépend des revenus des agriculteurs. De leur niveau de vie dépend la qualité de ce que l’on mange ! 

Pour répondre aux à-coups et aléas géopolitiques, économiques, démographiques et climatiques, l'agriculture ne pourra pas se passer des progrès dont toutes les activités qui réussissent ont profité. La biochimie fait partie de notre vie... La maîtrise des impacts sanitaires doit être soutenue par une recherche ouverte et agile sans a priori, avec concertation et rationalité. Entre le principe de précaution et les carences alimentaires, il est difficile de bâtir une agriculture solide. 

Un signal politique fort pour soutenir la volonté de développer une agriculture sans effet de mode, en évitant les transformations trop rapides qui ne répondent pas au marché et ne supportent pas la concurrence européenne ou extra européenne : c’est le sens de mon engagement.

Une idée de l’agriculture sans les agriculteurs n’est pas envisageable : 

  • Le souhait : contribuer à des échanges à partir de clusters, des groupements existants pour entretenir le lien indispensable entre le politique et l’agriculteur. 

  • La proposition : développer des moyens en s’appuyant sur l’industrie du futur, de la terre à l’assiette. Des axes de travail sur la pénibilité du métier en réfléchissant à la robotisation des activités, les coopératives de données pour optimiser la production et contribuer à l’adaptation aux marchés

    En résumé, je souhaite créer une Agrivallée pour soutenir l’agroalimentaire du futur dans toutes les composantes : robotique, numérique, formation. 

    Pour aller plus loin - LA LOI EGALIM II : un coup d’épée dans l’eau.
     
    La loi a-t-elle changé le quotidien des producteurs ? NON ! Pire, elle a été l’espoir déçu d’une profession qui est suffisamment plongée dans l’incertitude…Toujours pas de bouclier pour l’homme et la femme qui régalent nos papilles. Le Marché est toujours le régulateur des prix. Il n’y a pas non plus de régulation des flux. Le producteur Français est soumis à la libre circulation des biens… et se trouve en concurrence avec tous les producteurs européens.