Ma position sur le thème de la médecine générale

La médecine est la clef de voûte d’une société, le premier acte organisé pour protéger sans distinction tous les citoyens de la maladie. La médecine pour tous, c’est le choix de notre pays et nous voulons la conserver !

30% des français n’ont pas de médecin traitant. Le médecin traitant est pourtant un passage légitime et obligatoire pour engager un parcours de soin. Il est ce médecin qui oriente les patients vers les bons services, tout en connaissant le contexte d’un bassin, les épidémies en cours, etc. Il est le point d’entrée d’un réseau de soignants, de spécialistes. Il est le médecin de contact qui connaît bien ses patients.

Quelle est l’ampleur de la crise dans notre circonscription ? Il y a 20 ans, sur le canton rural de Roquemaure (11 communes), il y avait 2 fois plus de médecins généralistes... Or, la population a depuis augmenté (1999 : 20115 hab., 2019 : 27193 hab.) et il n'y pas ou peu d’installation de médecins en perspective.

Comment réagir ? Je propose de reconsidérer le principe de numérus clausus. Pour cela, il faut donner des moyens supplémentaires aux facultés de médecine pour doubler voire tripler le nombre de médecins en formation. Engageons un plan de formation à la hauteur de la crise, avec une mutualisation des moyens de formation au niveau Européen.
En attendant le flux de nouveaux diplômés nécessaire, quel est le quotidien d'un médecin, à l’heure où seuls 19% d’entre eux ont moins de 40 ans ? 

Tout d'abord cessons la dérive bureaucratique de la médecine. La médecine est un acte complexe et exigeant, ne rajoutons pas du papier au papier. Le rôle du médecin est avant tout de soigner, simplifions son quotidien au lieu de le complexifier.
Pour en finir avec les déserts médicaux, revalorisons la médecine libérale autant que celle de l’hôpital. La solution pour alléger la pression exercée sur le secteur hospitalier est d'encourager les communes et communautés de communes à mettre en place des maisons médicales, qui consistent à regrouper des médecins généralistes avec des infirmiers, pharmaciens, kinés, ostéopathes, psychologues, etc.

L’hôpital doit rester le troisième recours, avec des solutions de pérennisation des services (gériatrie, etc…) et une stabilisation du nombre de lits. Il faut absolument éviter la désertification de nos hôpitaux, après celle de nos campagnes.

L’hôpital de Bagnols sur Cèze, dont on connait la qualité des services, envisage par manque de personnel, de fermer les urgences certaines nuits durant la période estivale. Proposons des services d’urgence privés et mettons en place l’hospitalisation directe.

Voici mes propositions pour refonder notre système de santé et protéger la santé de tous les français :


  • Lutter contre la désertification médicale en envoyant immédiatement 4000 nouveaux docteurs juniors dans les communes où il en manque et en augmentant le nombre d'étudiants dans les professions de santé, en fonction des besoins de chaque région.

  • Définir une véritable stratégie nationale de santé publique et de santé mentale avec une loi de programmation sanitaire de 5 ans : doubler le budget de la prévention pour garantir des examens réguliers tout au long de la vie.

  • Redonner du souffle à nos hôpitaux : créer 25 000 postes de soignants à l’hôpital ; "débureaucratiser" les établissements en abaissant à 15% la part de personnel administratif contre 34% aujourd’hui ; désengorger les urgences en facilitant l’hospitalisation directe et le recours aux urgences privées.

  • Revaloriser les métiers de la santé : réduire les tâches administratives des médecins ; augmenter la  rémunération des généralistes de 25 à 36 € par consultation, sans augmentation du reste à charge pour les Français ; augmenter les rémunérations des infirmiers du secteur public et les tarifs des actes des infirmiers libéraux d’au moins 15%.

  • Reconquérir notre souveraineté sanitaire : relocaliser en France la production de médicaments stratégiques ; accélérer la mise à disposition des médicaments de thérapie innovante pour les malades ; construire une filière de e-santé (santé numérique) puissante par la généralisation du dossier médical partagé (devenu "Mon espace santé"), la mise en réseau des systèmes d’information des établissements de santé, le développement de la télémédecine.


Ma position sur le thème du Grand Age et du "Bien vieillir"

Il est aujourd’hui impossible de ne pas se soucier du vieillissement de la population française, quand d’ici à 2050, les plus de 75 ans vont passer de 6 millions aujourd’hui à 12 millions. Le rôle des élus nationaux c’est de s’inscrire sur le temps long et d’anticiper les politiques plutôt que d’éteindre le feu quand il est trop tard. Ce constat simple souligne l’urgence d’un développement efficace des propositions de soutien aux personnes âgées. Le respect de leur dignité est une priorité. Quels sont actuellement nos outils pour accompagner nos anciens ?

  • Les EHPAD en premier lieu. Ils connaissent une situation d’urgence avec une présence insuffisante des personnels soignants, et des contrôles à renforcer pour éviter abus et maltraitance.

  • Le secteur de l’aide à domicile en second lieu, qui a de son côté de très grandes difficultés à recruter. Il est en forte tension, tout comme le secteur hospitalier,  et un poste sur cinq n’est pas pourvu ! On estime le besoin en aide à domicile à 200 000 nouveaux postes à recruter d’ici les 7 prochaines années. Le financement du secteur de l’aide à domicile est en outre insuffisant et inadapté malgré les récentes revalorisations salariales notamment dans le secteur associatif.

Dans cette situation, nos aînés ne peuvent être correctement pris en charge à domicile. Je m’engage donc pour soutenir le développement du secteur grand âge à l’Assemblée nationale et dans notre volonté de légiférer.

Voici quelques idées fortes :

  • Bien vieillir, un choix de société. Au-delà de la peur et parfois même d’une forme de rejet de la vieillesse, je me battrai pour que le “bien vieillir” soit possible en remettant le principe de la dignité au coeur du débat.

  • Favoriser l’offre du secteur, en apportant ma voix à une loi de programmation et de moyens dédiée au Grand Âge et en défendant la diversité des solutions (domicile, ehpad, résidences, familles d’accueil … ) : à chacun son accompagnement ! 

  • Créer des ponts entre toutes les solutions pour apporter une réponse plurielle au défi du vieillissement de nos aînés, dans une circonscription rurale où les anciens vivent aussi bien dans les petites villes que dans des hameaux et des villages.

  • Refondre le mode de financement du secteur du Grand Age et mettre fin aux disparités de nos territoires, notamment aux disparités départementales.

  • Promouvoir l’attractivité des métiers du Grand Age en revalorisant encore plus les salaires et soignant l’image du personnel. 

  • Réclamer une augmentation des moyens financiers des OPCO pour former 200 000 postes à créer à domicile, et 200 000 autres en EHPAD.